La Prée Mizottière

Mécénat : équipement de vanneaux huppés en micro-GPS

 

photographie : Yves Le Bail

 

Favoriser la cohabitation agriculture - avifaune (oiseaux)

À travers l’étude du vanneau huppé, hivernant sur la Prée Mizottière

 

La prée mizottière

Site à usage agricole de 240 ha, Sainte-Radegonde des Noyers Vendée (85)

Gestionnaire du site naturel : Office Français de la Biodiversité

Propriétaire du site : Conservatoire du Littoral

Mécène : PME du secteur nautique en Charente maritime

Action parrainée : Suivi de l'utilisation des parcelles agricoles par une espéce d’oiseau limicole, le vanneau huppé, à travers un dispositif de géolocalisation.

Milieux naturels à protéger : Prairies humides du Marais Poitevin

Faune protégée : Vanneau huppé, Pluvier doré, Bécassine des Marais, Barge à queue noire, Bernache cravant, Canard pilet, Canard souchet, Sarcelle d'hiver, Chevalier gambette.

Flore protégée : Trèfle de Micheli, Renoncule à feuille d'ophioglosse, Trèfle maritime

 
 
 

Une étude exemplaire au niveau national

 
 

Entretien avec le Chef de projet, au sein de l’office français de la biodiversité

Équipe « Limicoles et oiseaux protégés » - Unité Avifaune Migratrice - Direction de la Recherche et de l’Appui Scientifique de l'OFB

Quelle est l'échéance et le déroulé des opérations de baguage des vanneaux huppés ?
Le programme portera sur 2 saisons 2021 et 2022. La technologie utilisée sera de type GPS/UHF. Cela implique donc que la transmission des données GPS passe par une antenne réceptrice (qui elle-même recevra les données des oiseaux quand ils passent proches d’elle). Mettre beaucoup de GPS peut être séduisant mais cela est très lié à la capture, nous préférons donc assurer en mettant un nombre limité de GPS avec des balises ultra-légères (3 % du poids de l’oiseau).

Est-ce que le vanneau huppé est une “espèce parapluie” sur la Prée Mizottière ?

Oui, par rapport aux objectifs assignés à la ferme (équilibre écologie / agriculture). Le vanneau huppé a besoin d’une végétation rase (ambiance steppique), étant plutôt une espèce assujettie aux zones humides. Par conséquent, leur présence en nombre indique à la fois une zone intéressante pour leur quiétude (donc qui peut accueillir d’autres espèces) et pour les ressources alimentaires (agriculture adaptée a priori à c’est tout l’enjeu du programme).

Comment récolterez-vous les données et seront-elles consultables sur une cartographie en ligne ?

Les données seront récupérées par une antenne réceptrice. Ce baguage fait l’objet d’une autorisation du Muséum d’Histoire Naturelle qui est conditionnée par la mise en ligne des données GPS sur MOVEBANK . Il est donc possible de suivre l’occupation des oiseaux en hiver (cela a déjà été fait lors du LIFE baie de l’Aiguillon).


Sur les actions "mises en valeur pour le grand public" il semble que vous avez pour ambition d'en faire un site exemplaire au niveau national ?

Le projet est ambitieux. Il s’agit d’utiliser ce site et des potentialités offertes par le suivi « agricole » (diversité des activités, agriculteur coopératif) pour confirmer les bonnes recettes agricoles pour permettre l’hivernage de ces deux espèces et ainsi faire remonter aux pouvoirs publics les résultats de cette étude. Si cela se passe bien, cette étude a vocation à être diffusée et dupliquée sur d’autres sites.

 
 
 
 
 

photographies de vanneaux huppés : Yves Le Bail

 
 

Pertinence locale

La ferme de la Prée Mizottière a été achetée en 2004 par le Conservatoire du Littoral dans le but de reconvertir une ferme céréalière en une ferme pilote où pourraient se conjuguer des actions environnementales ambitieuses avec un système agricole basé sur l’élevage (ovins et bovins principalement). Dans cette optique, un exploitant a été installé en 2005. Cette ferme située en bordure immédiate de la baie de l’Aiguillon est localisée de manière idéale pour accueillir de nombreux oiseaux d’eau.

Cette ferme a été totalement noyée suite au passage de la tempête Xynthia. De fait, un travail de reconstruction a été réalisé en 2010 en intégrant la problématique de protection des biens et des personnes. Un programme LIFE mené sur la baie de l’Aiguillon a permis de faire des aménagements et de permettre l’installation d’observatoires. Les objectifs assignés au départ visant à concilier agriculture et environnement subsistent.

Il s’agit désormais de définir précisément quelles types d’exploitation sont les plus favorables aux oiseaux d’eau, grâce à une bonne connaissance de la façon dont les oiseaux exploitent ces surfaces agricoles, de jour comme de nuit.


Pertinence internationale

Les plans de gestion de l’Union Européenne pour le vanneau huppé (et le pluvier doré) précisent la nécessité d’améliorer l’attractivité des sites d’accueil des oiseaux. Cela passe notamment par une amélioration de nombreuses pratiques agricoles mais aussi par la mise en œuvre d’autres outils tels que les acquisitions foncières et l’intégration de la problématique vanneau / pluvier dans la gestion de zones humides à des fins conservatoires. La gestion durable de ces espaces nécessite d’impliquer des acteurs agricoles locaux et donc d’identifier en amont les pratiques et modes de gestion adaptés aux objectifs de conservation retenus.

La répartition des Vanneaux huppés et des Pluviers dorés semble donc être très liée aux activités agricoles. Néanmoins, en hiver, de nombreux dérangements (chasse notamment) peuvent affecter la lecture de cette répartition et notamment des zones optimales d’accueil. Pour évaluer ces différents paramètres, l’utilisation, notamment, de matériel de géolocalisation et de baguage couleur s’avère nécessaire.
Les enjeux sont forts : à travers ce suivi, il s’agit donc de définir les cahiers des charges agricoles permettant d’accueillir les oiseaux d’eau migrateurs et ce à des fins d’exportation sur d’autres exploitations !